vendredi 28 septembre 2012

Une rare erreur d'Apple: Maps

Il est plutôt difficile de trouver des défaillances à Apple depuis maintenant plus d'une décennie. En effet, leurs succès tant au niveau matériel que logiciel sont indéniables et presque sans faute.Toutefois, avec leur IOS6, ils en ont fait une; une qu'ils auraient pu facilement éviter. Leur erreur a été de remplacer un logiciel avant qu'il ne soit prêt.

Apple Maps ne possède pas de directions de transports en commun.
Au lieu, on est redirigé à un écran nous proposant des alternatives.



En effet, vous avez sans doute entendu, ou vous vous en êtes rendu compte, Apple a sorti sur son nouveau système d'exploitation, IOS6, un nouveau logiciel de cartographie pour remplacer le populaire et dominant Google Apps. La stratégie d'Apple en faisant ceci est de concurrencer Google dans la collecte d'information et de publicité en fonction de la location d'un client.

Vous avez peut être également entendu que Apple Maps était fortement critiqué. En effet, plusieurs, dont moi, reprochent à ce nouveau logiciel de ne pas être à la hauteur du logiciel qui était installé par défaut précédemment: Google Maps. Quels sont les problèmes? Entre autres, il y a plusieurs villes qui ne sont pas bien répertoriés, plusieurs locations sont mal positionnés, des stations de métro absentes, des chemins qui n'ont ni queue ni tête, etc. Toutefois un des plus gros problèmes est que Google Maps offrait la possibilité de trouver des directions par transport en commun. Avec Apple Maps, bien que cette options semble être là, lorsqu'on veut l'activer on est redirigé à une page nous proposant des applications alternatives. Pour tous ceux qui utilisaient les transports en commun ceci est un énorme pas en arrière.

Pourquoi est-ce une si grosse erreur et pourquoi auraient-ils dûs l'éviter? Simplement car la règle numéro 1 de refonte de logiciel (ou matériel) est qu'il faut que le nouveau logiciel soit AU MOINS aussi bon que le précédent pour que ce soit un succès.

Par expérience personnelle, je peux vous dire que j'ai déjà tenté de réécrire des logiciels pour des clients et que ce n'est pas une tâche facile. Il faut faire attention de ne pas confondre "refonte" avec "nouveau". En effet, lorsqu'on installe un nouveau logiciel, le client n'a pas d'attente. On lui offre quelque chose de nouveau qui vient combler un besoin précis et pour lequel il n'avait pas de référence précédemment. Le client est donc généralement enclin à accepter quelques défaillances et quelques irritants car ce logiciel est déjà bien mieux que ce qu'il utilisait précédemment. Toutefois, pour une refonte, on remplace un logiciel déjà en place et utilisé, souvent à outrance. Pour que la refonte soit un succès, il faut donc que le logiciel réécrit soit au moins aussi bon que le précédent. Autrement, la clientèle se plaindra et lâchera le logiciel aussitôt. Ceux qui écrivent le logiciel pensent souvent que parce que le nouveau logiciel a plein d'autres fonctionnalités, les clients oublieront les quelques problèmes mais c'est faux.

Est-ce que c'est ce qui est en train de se produire avec Apple? Oui. Puisque l'application Apple Maps n'arrive pas à la cheville de Google Maps, les utilisateurs sont mécontents (même les adeptes Apple qui acceptent presque tout ce que Apple leur fait croire). Même avec sa vision 3D et ses directions pas à pas automatiques, Apple a fait l'erreur ultime: ne pas atteindre le niveau de l'application précédente avant d'ajouter de nouvelles fonctionnalités.

Quel en est la conséquence? L'avenir nous le dira. Toutefois, voici quelques indices
  • Les gens se feront un signet Web Google Maps sur IOS. Ceci leur permet d'utiliser Google Maps à travers un fureteur. C'est moins sexy et un peu moins pratique mais déjà mieux que Apple Maps. Que les gens utilisent une application Web plutôt que Native est très évocateur.
  • Lorque Google sortira leur nouvelle application native sur IOS, plusieurs la téléchargeront et l'utiliseront au détriment de Apple Maps.
  • Puisque Apple Maps ne sera pas aussi utilisé que désiré, Apple devra peut être rebrousser chemin et lâcher ce projet audacieux qui coûte non seulement extrêmement cher mais qui possède déjà un joueur des plus forts à concurrencer.
L'avantage de Apple dans toute cette histoire est qu'elle peut contrôler l'application de cartographie par défaut de IOS (donc sur tout IPad, IPhone et IPod) et surtout de l'application qui sera ouverte par défaut lors de l'ouverture d'un lien de cartographie dans des sites webs ou autres applications natives. Ainsi, la majorité des utilisateurs utiliseront, peut être contre leur gré, l'application Apple. C'est ce qui différencie un peu cette situation à celle de Google+ vs Facebook. Dans ce cas, Google+, bien qu'ils ont un très bon produit, n'ont pas de moyen efficace de pousser les gens à utiliser leur logiciel au détriment de Facebook. Toutefois, Apple en imposant Apple Maps, va peut être réussir (avec beaucoup d'efforts) à prendre une part à Google Maps.

Cet avantage compétitif a toutefois des défis de taille à surmonter. Tout d'abord ils doivent réùssir à atteindre le niveau de qualité logicielle de l'application de cartographie de Google. De plus, ils doivent concurrencer le plus grand de ce marché un qui a su, il y a plusieurs années, nous faire oublier MapQuest presque du jour au lendemain. Google va certainement offrir sur IOS une version Maps bien supérieur à celle de Apple. Ce sera une course à qui la sortira en premier mais, de mon côté, je parie sur Google



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