Une rare erreur d'Apple: Maps

Il est plutôt difficile de trouver des défaillances à Apple depuis maintenant plus d'une décennie. En effet, leurs succès tant au niveau matériel que logiciel sont indéniables et presque sans faute.Toutefois, avec leur IOS6, ils en ont fait une; une qu'ils auraient pu facilement éviter. Leur erreur a été de remplacer un logiciel avant qu'il ne soit prêt.

Apple Maps ne possède pas de directions de transports en commun.
Au lieu, on est redirigé à un écran nous proposant des alternatives.

Pourquoi un logiciel d'entreprise coûte si cher?

Cette question m'est parfois posée mais, à vrai dire, pas suffisamment à mon goût. C'est le genre de question à laquelle j'aime répondre car c'est généralement ce qui m'aidera à ouvrir un dialogue honnête et ouvert avec des futurs clients.

Comment calcule-t-on le coût d'un logiciel?

Un logiciel comme tout produit doit être développé, produit, supporté, testé, maintenu, déployé et vendu.  En fonction du modèle d'affaires, certaines des tâches seront privilégiées par rapport à d'autres.

Quoi qu'il en soit toutes ces tâches combinées coûteront relativement cher. Dîtes-vous qu'un logiciel, aussi petit soit-il, coûtera dans les dizaines de milliers de dollars à développer. Pourquoi? Imaginez seulement payer un programmeur quelques mois pour développer un petit logiciel et vous comprendrez aussitôt l'implication budgétaire que ça représente. Cet exemple ne prend pas en compte tous les autres coûts dont je parlais plus tôt et les profits que voudront faire les fournisseurs.

L'importance de la stratégie mobile

Cet article est d'abord paru dans l'édition papier du mois de janvier 2012 de Direction Informatique. L'article suivant reprend les mêmes éléments que j'y ai écrit mais avec quelques détails supplémentaires.

Il est inutile de vous convaincre de la ruée vers le marché mobile de ces dernières années : juste en 2011, près de 4 milliards furent investis dans le marché des applications mobiles natives aux États-Unis et on prévoit qu’en 2012, ce chiffre doublera. Bien que le marché mobile soit en bonne santé depuis plusieurs années, il n’était pas facile de mesurer son efficacité. Maintenant que la poussière a eu le temps de retomber, on est un peu plus en mesure de comprendre les différentes tendances et savoir quand et comment profiter du domaine mobile.

Pourquoi se lancer dans le mobile ?

Chaque entreprise peut bénéficier des applications mobiles de différentes manières. En voici quelques exemples :

• Information : Informer nos clients de nouveaux articles, produits, services, etc.
• Commerce électronique : vendre ses produits ou services
• Productivité interne : permettre à des représentants, livreurs ou employés sur la route ou à l’interne de facilement statuer sur leurs différents projets en temps réel.
• Suivi administratif : permettre aux administrateurs de voir et valider l’état des départements, finances ou opérations
• Interactions à la clientèle : offrir des outils aux clients afin qu’ils puissent être informés en tout temps du statut de leurs commandes ou pour réagir en temps réel

En fait, il n’y a pas de limites à ce que l’on peut faire avec des applications mobiles. La question est : quand est-ce nécessaire et surtout rentable de le faire?

Chaque circonstance est différente. Voici toutefois un tableau résumant quelques réflexions à avoir avant de décider d’investir dans le développement d’une application mobile :

Interrogation	Réflexions
Pertinence du service	- Est-ce qu’un client a besoin de ce service ? - Quelle est la proportion des clients qui utiliseront le service ? - Qu’est-ce que ce service apporte de plus ? Autrement dit, y a-t-il une valeur ajoutée ? - Est-ce que l’application optimisera les processus internes ?
Fréquence d’utilisation	- Est-ce que le client utilisera l’application à chaque jour, à chaque mois, une seule fois ? - Est-ce que le client a intérêt à l’utiliser plus d’une fois ?
Retour sur investissement	- Est-ce que l’application augmentera mes ventes ? - Est-ce simplement un outil de fidélisation ? - En combien de temps est-ce que je crois pouvoir percevoir un retour sur mon investissement ?

Tableau 1 : Réflexions à porter avant de développer une application mobile

Application mobile native ou Web

Décider de se lancer dans le développement d’application mobile n’est pas tout, il faut décider comment. Veut-on développer une application mobile native (telle qu’une application IPhone, Android ou BlackBerry) ou veut-on développer un site Web mobile qui soit accessible à partir de tout téléphone intelligent.

La décision sera différente pour chaque entreprise mais voici quelques notions dont il faut tenir compte :

	Applications Web	Applications Natives
Marché	Peuvent être accessibles par tous les téléphones intelligents	Ne sont accessibles que pour la plateforme native visée (Iphone, Android, BlackBerry, etc.)
Fonctionnalités	Ne peuvent utiliser que les fonctions permises par les fureteurs Web. Ne peuvent accéder aux fonctions plus poussées de l’appareil mobile tels que les avertissements, les écrans “multi-touch”, etc.	Peuvent profiter de toutes les fonctionnalités du téléphone.
Coût	Si des applications web sont déjà en place, il est généralement peu coûteux de les adapter au Web mobile.	Pour chaque fournisseur, il faut développer une application distincte. Cette procédure est généralement plus coûteuse.
Maintenance	Pour la même part de marché, il n’y a qu’une application à maintenir	L’entretien doit être réalisé pour toutes les versions des applications natives réalisées

Tableau 2 : Différences entre une application Web et une application native

Théoriquement avec une application mobile Web on peut atteindre 100% du marché mobile alors qu'en 

Figure 1 : Parts du marché canadien des tablettes (juin 2011)

développant des applications natives pour les 3 plate-formes les plus populaires des téléphones intelligents on n'atteindra que 88% du marché des téléphones intelligents (figure 2). Bien que pour le moment on atteigne 100% du marché des tablettes (figure 1) en développant 3 applications natives, ces chiffres sont portés à changer avec l'arrivée d'autres fournisseurs en 2011 et 2012 (Amazon, Microsoft, etc.)

Figure 2 : Parts du marché canadien des téléphones intelligents (juin 2011) 

De plus il faut prendre en considération que ce ne sont pas toutes les plateformes qui offrent des applications natives intéressantes. Pour bien comprendre ce point, demandez aux utilisateurs de BlackBerry combien d'applications natives ils utilisent comparativement aux utilisateurs du IPhone.

Idéalement, pour viser la plus grande part de marché possible, on développerait une application Web en plus d'une application native pour chaque plateforme. Toutefois les coûts engendrés par ce développement et l’entretien associé ne sont pas négligeables et doivent être pris en considération. 

Alors pourquoi le marché des applications natives est-il en si grand essor :

1. L'utilisateur avant tout : Les utilisateurs adorent les applications natives. Elles sont faciles à installer, performantes et agréables à utiliser. Il faut dire qu’Apple a fait un travail colossal pour vendre le concept des applications à la population générale.
2. Les fonctionnalités : Les applications Webs ne peuvent pas accéder à toutes les fonctionnalités du système d’opération sous-jacent alors que les applications natives le peuvent.
3. L’interactivité : Les applications Webs ne peuvent pas alerter l’utilisateur d’un évènement à même l’appareil mobile. En effet, le système d’envoyer un courriel est toujours possible mais beaucoup moins pratique (et un peu dépassé) comparativement à celui d’alerter l’utilisateur par des avertissements sur son appareil mobile.

L'avenir

Ce problème de compatibilité entre les applications natives et Webs est très discuté dans le monde logiciel. Pour y pallier, de nombreuses solutions sont mises de l’avant afin de le contourner. Entre autres, des outils pour générer des applications hybrides sont mis de l’avant et gagnent en popularité. Ces outils permettent de développer la majorité des fonctionnalités avec les technologies Webs avancées (HTML5) et de développer seulement certaines portions en langage natif afin de maximiser l’expérience utilisateur tout en réduisant les coûts de développement.

D'un autre côté, les applications natives, pour certaines plate-formes tels que Apple, dominent totalement le marché des applications par leur richesse et leur apport révolutionnaire.

Quoi qu'il en soit, ce qu'il est important de noter est qu'en tant que consommateurs, on change rapidement nos habitudes. Plutôt que d’aller chercher l’information par le Web quand on pense en avoir besoin, on fait maintenant appel à nos appareils mobiles pour nous avertir d’évènements, de nouvelles, de nouveaux articles, etc. Les entreprisses ont donc intérêt à entrer rapidement dans ce mode de pensée et à trouver des moyens d’utiliser les technologies mobiles à leur avantage. Les clients prennent de plus en plus ce genre de services pour acquis et, bien que ce phénomène soit surtout visible dans les services aux consommateurs, ils deviennent rapidement monnaie courante dans les services aux entreprises.

Chaque entreprise doit donc prendre le temps de vérifier quelles applications mobiles sont pertinentes pour elles ou leurs clients et analyser le marché visé afin de cibler les bonnes technologies pour livrer une application pertinente et efficace.

Une chose est certaine : le marché des applications mobiles n’est pas sur le point de ralentir. Les technologies auront tendance à changer mais on ne peut pas se permettre d’attendre d’avoir un seul gagnant avant de se positionner sur le marché.

Références :

http://en.wikipedia.org/wiki/Smartphone#Smartphone_market_share

http://9to5google.com/2011/09/14/idc-android-tablet-market-share-to-increase-in-q4-ipad-2-still-dominates/

http://mobilesyrup.com/2011/06/01/report-rim-has-42-of-canadian-smartphone-market-followed-by-apple-with-31/

http://mobilesyrup.com/2011/05/26/report-33-of-mobile-phone-users-have-a-smartphone/

http://www.cwta.ca/CWTASite/english/facts_figures_downloads/Consumer2011.pdf